Novelette Barnett – Fire Deh A Town

Novellete Barnett est une illustre inconnue, comme beaucoup d’artistes de cette époque elle n’enregistre qu’un seul morceau  ou alors les autres qu’elle a enregistré n’ont pas été retenu pour être sorti par la productrice Sonia Pottinger. Cette productrice, la seule vraie productrice des années 1970, a produit beaucoup de chanteuses sur son label High Note. Autant certaines, telles que Marcia Griffiths, étaient des stars reconnues que d’autres firent leur débuts ou parfois l’entièreté de leur carrière discographique pour son label.

Le morceau lui même s’inscrit dans le contexte très troublé des années 1970. En effet, Après l’indépendance de la Jamaïque en 1962, le pays sombre 10 ans plus plus tard dans des conflits politiques graves. D’un côté Edward Seaga  est le leader du Jamaican Labour Party (JLP) de droite et Michael Manley dirige le People’s National Party (PNP)  qui se décrit comme appartenant au mouvement du socialisme démocratique. Au début des années 1970 le PNP remporte les élections en promettant une amélioration des conditions de vie des pauvres qui forment la majorité de la population de la Jamaïque. Dans un contexte international de Guerre Froide, les Etats-Unis voient d’un très mauvais oeil les idées politiques du parti de Manley et craignent qu’il ne suive la voie de Cuba devenu un allié de la Russie et donc ennemi des USA. C’est dans ce contexte que les Etats Unis soutiennent le parti JLP et agissent pour mettre à mal le gouvernement de Manley par des actions de subversion et des livraisons d’armes pour le JLP. Les quartiers de Kingston sont divisés par appartenance politique et les gangs qui les contrôlent prêtent allégeance au parti auquel est affilié le quartier. C’est ainsi que l’on se trouve avec une situation de quasi guerre civile qui donne lieu à des affrontements extrêmement violents entre les gangs affiliés aux deux partis. Au delà de ces affrontements de gangs, les habitants des quartiers d’un parti ne peuvent plus se rendre dans les quartiers affilié au parti opposé à celui du quartier où ils vivent. Lorsque les affrontements dégénèrent, le gouvernement envoie la police et les soldats pour tenter de rétablir l’ordre, mais bien souvent ils n’en sont pas capable, notamment dans les quartiers JLP où les gangs sont souvent mieux équipés grâce au soutien des USA. C’est ce que raconte Novelette Barnett dans ce morceau, où elle se demande ce qui se passe dans sa ville, et décrit le “feu” qu’il y a dans la partie Ouest de la ville de Kingston.

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Dit-moi ce qu’il se passe

La ville est en feu
Tu ne peux pas aller à l’Ouest
Car tu n’es pas le meilleur
C’est vrai que tu ne sais pas
Il est vrai que tu ne sais pas

Je dis que les policiers viennent
Mais ils doivent s’enfuir
Je dis que les soldats viennent
Avec leurs grosses armes
Je dis que le sang va couler
Et je dis que le sang va couler
Je dis que les méchants courent ( ndt méchant dans le sens de maléfiques)
Mais la guerre ne cesse pas

La ville est en feu

Les policiers viennent
Je dis que les policiers viennent
Mais ils doivent s’enfuir
Je dis qu’on ne peut pas aller à l’Ouest
Car tu n’es pas le meilleur
Je dis que les soldats viennent
Mais ils ne peuvent pénétrer
Tu ne peux pas aller à l’Ouest
Car il y a le feu à l’Ouest

Dit-moi ce qu’il se passe

ENGLISH / JAMAICAN CREOLE :

Tell me what a gwaan

Fire deh ah town
You can’t go a west
For you not the best
True you no know
Ah true you no know

I say the policeman come
But them haffi run
I say the soldier man come
With them big long gun
Me say blood ah go run
And me say blood ah go run
Ah me say wicked man run
But the war can’t done

And me say fire deh a town

Policeman come
I say the policeman come
But me say them haffi run
I say can’t go a west
Cause you not the best
I said the soldier man come
But them can’t go
I say you can’t go ah west
Cause fire ah west

Tell me what a gwaan

TRANSLATION COPYRIGHT JAMES DANINO